A comme Anonymat

 

Il s’agit d’un choix qui viendra peut-être à changer un jour. Je pense que lorsque l’on aime écrire, comme moi, il peut être parfois terriblement frustrant de ne pas pouvoir se laisser aller à toute sorte d’article au risque de se faire épingler par la patrouille qui rôde autour de notre monde « réel ».

Parfois notre seule envie est d’hurler des mots sur notre famille, nos amis, notre patron. On a envie de se libérer de poids passagers avec toute l’intensité émotionnelle qui peut en découler et sans se faire tirer les oreilles.

Avoir un journal intime c’est bien. Sauf qu’il ne prend pas la parole pour vous répondre, vous réconforter ou encore vous houspiller. Il se contente, lisse, de subir vos émotions. De votre calligraphie plus appuyée qui traduit votre énervement aux gouttes qui glissent sur vos joues et s’écrasent sur sa feuille délicate, qu’il boit et qu’il séchera ensuite.

Il vous connaît par cœur. Du moins, il connait par cœur ce que vous voulez bien lui transmettre. Mais à quoi cela sert-il lorsque tout ce que vous attendez c’est d’avoir une oreille attentive ?

Toutes les oreilles qui vous entourent ne sont pas toujours attentives pour ce moment que vous avez précisément décidé, toutes les oreilles ne sont pas réceptives à votre désarroi.

Ecrire en tout anonymat mais en s’étalant sur la toile, c’est des paires de yeux intéressées (un peu du moins) et c’est autant de discours qui peuvent vous conduire à réflexion, peu importe le sujet.

C’est le droit, le choix de parler une fois de la météo puis ensuite de votre quiche aux poireaux. C’est choisir de partager ce que bon vous semble sans secret professionnel ni secret personnel.

C’est être transparent et pourtant bien présent.

C’est être libre. Et c’est cette liberté que je cherchais et que je n’arrivais plus à trouver.

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